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de 7/11/2000 à 14/11/2000 Maroc
de 14/11/2000 à 24/11/2000 Maroc
de 24/11/2000 à 30/11/2000 Mauritanie
de 1/12/2000 à 13/12/2000 Sénégal
de 16/12/2000 à 7/1/2001 Guinée (Conakry)
de 8/1/2001 à 29/1/2001 Mali
de 30/1/2001 à 23/2/2001 Burkina-Faso
de 23/2/2001 à 18/3/2001 Ghana
de 19/3/2001 à 5/5/2001 le retour

Le passage en Mauritanie est un peu plus compliqué que la sortie du Maroc mais on ne peut pas se plaindre. Évidemment, c’est plus facile quand on connaît l’ordre des formalités. On se fait taxer de 150 FRF pour une raison obscure. La douane, elle, ne nous fait pas de problème. Philippe déclare jusqu’au 1$ que nous avons en devises.

Côté conduite, c’est l’angoisse. Il y a des mines anti-chars et anti-personnels disséminées dans les environs ; il ne faut pas quitter la piste. Ah d’accord mais comment on fait ? Il n’y a que des pistes et des traces de véhicules autour de nous. Si toutes mènent probablement à Nouadhibou, ce n’est pas forcément à la même vitesse, ni toujours sans problème. Les véhicules partent dans tous les sens, il y a des guides qui se proposent partout. C’est un piège ou quoi ? Nous en avons 2 qui s’accrochent à notre camion. Mais c’est clair qu’un guide est indispensable. Les voitures s’ensablent à la vitesse grand V. Un de nos 2 guides accrochés va aider quelqu’un qui s’est ensablé ; Il ne nous en reste qu’un. Bon, de toutes façons, on n’a pas vraiment le choix.En fait, le guide est gratuit mais il nous emmène ou il veut. Finalement, le nôtre n’est pas le pire, il nous emmène dans son hotel-campement. On voit passer le fameux train le plus long du monde. On peut estimer le nombre de wagons au nombre de motrices. Une motrice tire 50 wagons. Comme le nôtre à 4 motrices, le train fait entre 150 et 200 wagons.

Ariver à Nouadhibou, il faut constituer un convoi pour Nouakchott. Nous partirons finalement avec Jean-Yves et Virginie, en Citroën AX qui vont jusque Kafountine, en Casamance, Jean-Marc, Yves et Marco en Peugeot 505 et Jean-Claude, en fourgonnette Mercedès. Notre guide, c’est Mohammed.

Dimanche 26/11/2000

C’est le grand départ pour une piste qui me fait peur. C’est pour moi un des 2 points difficiles de notre voyage. Si notre camion s’ensable sur la plage entre 2 marées, notre voyage est terminé. A part ca, je sais aussi que l’on va traverser la réserve naturelle du banc d’Arguin, où les courants chauds et froids amènent une faune tropicale une partie de l’année et une faune européenne une autre partie. En ce moment, ce sont les courants froids, et ce sont nos oiseaux migrateurs qui viennent passer l’hiver ici. Plus malins que nous, qui passons la plupart des hivers à nous geler. Heureusement que j’ai lu un peu d’explications sur le banc d’Arguin parce que des oiseaux, finalement, on n’en verra pas avant d’arriver à la plage et encore, on va pas prendre notre temps. Notre guide est pressé et malgré tout ce qu’on peut lui dire, il trace. Pourtant c’était clair que personne ne voulait perdre sa voiture ici. Nous, avec notre vitesse de max 70km/h, nous perdons souvent les autres. Heureusement, ils s’ensablent régulièrement et nous avons largement le temps de les rattraper. En nombre, c’est l’AX qui gagne mais elle est tellement légère qu’en 5’, elle est sortie. Jean-Yves fulmine. Le guide lui sort de partout. Ils s’ensablent tout les km. Le plus chiant, c’est la Mercedes. Quand elle s’ensable, elle est vraiment lourde à sortir. En plus, notre guide joue à diviser pour mieux régner. C’est toujours de la faute de celui qui n’est pas là si on avance pas. Il nous prend pour des cons ou quoi ? On ne peut pas dire que ce soit cool. C’est fatiguant de désensabler et on a l’impression de courir pour mieux s’arrêter ensuite. Nous allons mettre 2 jours ½ pour atteindre la plage, soit un jour de plus que prévu par notre guide. Tout le monde s’en fout, parce qu’on n’était pas pressé mais on a jamais pris notre temps au moment ou on le voulait. Il fait chier tout le monde, avec ses manière de chef de colonie, mais bon, c’est lui qui connaît la piste et puis, l’eau commence à se faire rare. Il faut quand même arriver.

Ah oui, c’est vrai, en chemin, une Mercedes avec des pneus pourris, probablement volée, s’est ajoutée à notre convoi. En plus de désensabler, il faut aussi réparer les pneus. Tout le monde râle et ceux-là, on finira par les laisser. On ne traverse pas le désert avec même pas un cric, ni de quoi regonfler ses pneus . Ils n’ont pas d’argent avec eux, pas d’huile (mais ils en ont besoin), etc.… Des parasites . En plus, ce sont des saharawouis, donc, ils savent très bien ce qu’ils font. Ils s’accrochent à un groupe qui passe et ils sucent jusqu’à ce qu’on les jette. Vraiment, c’est pas du tout une partie agréable du voyage. Enfin, le mardi midi, nous atteignons la plage et le village de pécheurs. Il faut attendre que la mer descende pour pouvoir rouler sur le sable durci, entre les vagues. De notre camion, vraiment, c’est géant. Nous sommes assez hauts pour ne pas avoir trop de vagues qui nous transpercent (bien que des fois …) et il y a plein de bancs d’oiseaux qui s’envolent à notre passage.
Just a problem, tout au début de la plage, les freins nous ont lâchés. Nous roulons sans freins (c’est Philippe qui angoisse ferme. Il apprécie moins que moi ce passage. Pour moi, c’est confort). Bon, relativisons, la plage, c’est la deuxième route principale de Mauritanie, il y a de la circulation mais tout de même pas de bouchon… c’est pas Bruxelles à 8h30 … Quand je dis que c’est confort pour moi, je sais tout de même que nous sommes sur la partie délicate. C’est ici qu’il est interdit de s’ensabler. Nous n’aurons jamais le temps de le sortir avant que la marée ne remonte.Donc, je prie quand même pour que tout se passe bien. Ma foi, ca marche assez bien.

Ah oui, à un moment, il y a un panneau virage dangereux (je vous rappelle, on roule sur la ligne sable-mer, mais il y a un panneau virage dangereux…). Si on ne le vois pas et qu’on ne ralentit pas … on se jette à 70 km/h dans la mer…
On ne l’avait pas vu mais ouf, on avait vu qu’il y avait des rochers dans ce coin-là et on a pu ralentir et tourner à temps… Heu, quand même, ca fait peur…Le virage, il fait 90 degrés…Aun autre moment, il y a des dizaines de pirogues de pécheurs qui se préparent à se mettre à la mer et là aussi, il faut ralentir et faire attention. On aperçoit Nouakchott au loin mais on dirait que la marée commence à remonter. A l’arrivée à Nouakchott,cette fois-ci, ce sont des centaines de pirogues qui nous barrent le chemin, et personne ne sait comment il faut faire pour sortir de la plage. Notre guide nous rejoint pour nous montrer le chemin (on ne saura jamais s’il est payé pour nous emmener là) et c’est notre deuxième ensablement…Mais là, on est dans le caca…en 3 minutes, nous sommes entourés par des nuées de gamins/ados/jeunes adultes qui veulent bien nous aider … contre monnaie sonnante et trébuchante (c’est de bonne guerre, c’est normal et de toutes façons, d’une manière ou d’une autre, à un moment donné, nous n’auront plus le choix). Mais c’est des dizaines de jeunes tout excités qui nous crient dessus pour discuter les prix, qui sont tout de même n’importe quoi. Nous essayons de nous dégager nous-mêmes, des jeunes et du sable, bien énervés après la tension de la traversée et cette arrivée en … queue de poisson. Depuis le début, nous nous méfions de notre guide, on se demande si ce n’est pas un guet-apens (bon, d’accord, vu froidement plus tard, c’est notre parano qui nous a soufflé çà). Après au moins ½h d’essais infructueux ( mais le temps n’a plus la même valeur), nous nous décidons et trouvons un accord (et je vous assure que c’est du sport parce qu’il faut trouver le chef de bande et faire taire les autres qui crient dans tous les sens) Nous sommes alors tirés d’affaire en … moins d’une minute.

Mercredi 29/11/2000

Nous sommes toujours à Nouakchott, chez Sedati et Marie, un couple Mauritano-français que connaissent Virginie et Jean-Yves. Durant la traversée, nous avons appris à nous apprécier. Pelleter et pousser, ca crée des liens. Nous passons une soirée chez leur ami, Seth, où nous mangeons pour la première fois du chameau (c’est bon, vous pouvez y aller sans crainte) et discutons de la liberté de la femme dans le monde mauritanien … En résumé, les couples se choisissent, divorcent facilement et se remarient tout aussi facilement, c’est courant. Normalement, les enfants restent avec leur mère et ca ne posera qu’exceptionnellement des problèmes pour le remariage. Dans une vie, on a facilement 4-5 maris ou épouses (1 à la fois). Pour la liberté des célibataires féminines, les avis sont plus partagés. Une femme n’habite jamais seule, ca ne se fait pas. Voila, la minute philosophique est terminée mais nous nous devions de vous faire partager nos connaissances fraîchement acquises.

Vendredi 1/12/2000

Nous partons vers le Sénégal. La route est goudronnée et monotone jusqu’à la vallée du Sénégal. Ensuite, nous prenons une piste longeant le fleuve Sénégal qui nous emmène à Saint-Louis en passant par le parc de la Djoudj. Le désert s’arrête ou commence la vallée du fleuve. Changement de décor, maintenant, c’est vert, encore parsemé d’ocre clair. Nous sommes dans le grenier de la Mauritanie. Les varans passent, c’est leur  patrie. Nous voyons encore des hérons, des pélicans et beaucoup d’autres échassiers, que nous ne connaissons pas. Peut-être les reconnaîtrez-vous sur les photos ?

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