|
Vendredi 23/2/2001
Nous sommes sur pied un peu plus vite que prévu (correction : il n’était pas prévu de tomber malade) et il
est grand temps de changer d’air. Cap sur le Ghana, premier (et seul) pays anglophone de notre périple.
Les douaniers ghanéens sont gentils et serviables mais pas question de passer sans remplir les formulaires
ad hoc. En plus, ils aiment discuter avec les étrangers. Comme ca, la journée touche à sa fin lorsque les
formalités sont terminées… et nous nous arrêtons pour la nuit à quelques kilomètres de la frontière. Au passage,
nous sommes devenus millionnaires. Dommage que notre fortune fonde comme Cédis au Ghana. Nous sommes installés
dans une prairie, à proximité d’un village et des voisins sont venus nous saluer et sont ensuite repartis.
|
Samedi 24/2/2001
Nous avons été accueillis à notre réveil d’abord par Mary et son fils Sydney, qui voulait devenir notre amie
et nous a proposé de venir nous laver chez elle. Plus tard, en partant, un groupe de jeunes est arrivé en demandant
la bouteille de schnaps local que l’on offre traditionnellement au chef de village lorsque l’on a passé la nuit
quelque part. Pas vraiment convaincus par les habitudes locales, nous avons emmené leur «chef » chez lui et
avons préféré donner un peu d’argent à sa mère, qui nous a remerciés avec génuflexion. Ca n’avait pas l’air
d’être habituel …
La route jusque Tamale est toujours, comme au Burkina, de la savane très sèche.
Nous voulons essayer de traverser le lac Volta en bac…Pourvu que ca marche…
|
Lundi 26/2/20011
Ca n’a pas marché. Nous avons été jusque Buipe et mais les cargos qui
partent de là ne prennent pas de passagers. Nous avons rebroussé presque jusque Tamale et il n’y avait
quasi rien à acheter en chemin. Philippe a préparé des spaghettis bolognaises sans tomates, et c’était
bon quand même et nous avons dormi dans le bush. Le lendemain, nous avons abandonné l’idée de prendre
le bateau à Yeji et avons pris les pistes qui passent à l’est du lac Volta, via
Yendi. La végétation devient de plus en plus boisée mais reste sèche,
les villes sont de gros villages et les villages sont faits de cases reliées entre elles par un muret.
Les ghanéens que nous rencontrons sont très gentils, très souriants et ils boivent beaucoup (au moins ceux
qui vivent dans cette partie nord et nord-est assez peu développée). Souvent, les personnes à qui on parle
sentent l’alcool (il faut dire que c’est dimanche et ca semble très important). On a l’impression que dans tous
les bars, on distille de l’alcool et en y rentrant, on est presque saoul avec l’alcool qui flotte dans l’air.
Philippe a arrêté de fumer depuis son palus et enfin, maintenant, il devient supportable. Il y a donc 10 jours
ou il est infernal. Maintenant que je le sais, je me casse 10 jours la prochaine fois.
Ce lundi, nous avons encore roulé une cinquantaine de km sur la piste, puis, une route pleine de nids de poules,
puis bonne route. Les palmiers, les bananiers et aussi les bambous se font plus nombreux. Ca doit être le début
de la forêt équatoriale.
Un peu avant Hoehoe, nous avons essuyé une vraie drache…équatoriale…13.000 km
pour ça …C’est pour ça qu’on a laissé tombé la visite des chutes de Wli
(une heure de marche sous la drache) et que nous avons opté pour Tafi Atome,
le sanctuaire des singes. Nous sommes arrivés au centre d’accueil ou on avait pas vraiment envie de goûter
la bouffe ghanéenne (vous imaginez un mélange de culture anglaise avec les produits du terroir ghanéen …ca nous
semblait un peu trop indigeste, à Philippe et à moi). Par contre, nous nous sommes commandé pour ce soir
notre fête personnelle. Qu’est-ce que ca peut donner ?
|
Mardi 27/2/2001
La fête personnelle s’est déroulée avec un groupe d’anglais, américains et canadiens d’un age certain.
Des contes africains, un concert avec la troupe locale et les femmes du village, et beaucoup de schnaps.
Le matin, nous avons cherché les singes (c’est pour ca que nous sommes venus) et en avons entrevu quelques-uns.
Nous n’avons pas pu visiter le barrage d’AkosomboAccra. Après avoir mangé sur une terrasse
du centre ville, très agréable, nous avons passé notre première nuit a Accra en compagnie des moustiques,
et par une chaleur suffocante. C’est vrai que ca fait quelques jours qu’il fait très chaud et très lourd
et que le moindre mouvement nous liquéfie complètement.
Le lendemain, nous avons cherché l’ambassade du Bénin et nous avons été suivis par une voiture noire,
probablement des bandits qui attendaient que nous sortions du camion pour nous agresser. Heureusement qu’un
garde de sécurité avait vu leurs manœuvres et nous a avertis. Nous avons donc du chercher un endroit sûr pour
passer la nuit. Comme nous avons eu aussi des problèmes techniques avec l’alternateur, nous sommes encore restés
deux jours à Accra.
|
Dimanche 4/3/2001
Stop photo : Elmina via la plage, les cocotiers, quelques villages (baraques)
de pêcheurs, et bien sûr toujours l’océan Atlantique (turquoise) parsemé de barques de pêcheurs.
|
Lundi 5/3/2001
Aujourd’hui, il s’est passé beaucoup de choses. D’abord, nous nous sommes baignés dans l’océan et les vagues
sont vraiment très très impressionnantes. Je n’ai pas osé nager. Ensuite, nous avons eu droit à un orage
tropical. En quelques minutes, le ciel est devenu noir et le vent a commencé à souffler, les noix de
coco à tomber, et pendant une heure ½, la drache est tombée, chaude. Après, le ciel est resté chargé
et la température était tombée. Le groupe électrogène de l’hôtel est tombé en panne et le gérant est
venu nous demander des outils pour le réparer … C’est comme ca que nous avons fait connaissance avec
Jacques, un belge qui travaille au Ghana. L’après-midi, nous avons été au fort de Elmina par la plage,
et nous avons d’abord visité le fort. Heureusement que l’on parle anglais, je n’avais pas envie de trop
comprendre les détails sur cet ancien comptoir d’esclaves (et autres marchandises, suivant les époques).
En tout cas, c’était une des richesses du Ghana. A Accra, un de ces forts est aujourd’hui la prison pour
hommes, un deuxième la prison pour femmes et le troisième une des résidences officielles des hôtes du
président. Ici, comme a Cape Coast, ca se visite. A l’hôtel, il y avait plein de noirs américains qui
viennent visiter le Ghana pour refaire la route de leurs ancêtres et notamment visiter les forts de la
côte. Heureusement, à Elmina, il n’y a que les bâtiments. Il semble que Cape Coast est beaucoup plus
impressionnant. Après ca, nous nous sommes promenés dans le village et le port. De toute la journée, je
n’ai pas pensé à prendre mon appareil et j’ai raté quelques superbes photos. Rien que de l’hôtel, toute la
journée, les femmes et les enfants passent le long de la plage avec leurs paniers sur la tête.
|
Mardi 6/3/2001
Un dernier plouf dans la piscine et nous quittons notre hôtel paradisiaque pour un autre endroit qui
l’est tout autant, Kakum, un des derniers morceaux de forêt tropicale en
Afrique de l’Ouest. Un peu de problème pour faire comprendre au garde ce que nous voulons mais il nous laisse
finalement passer et nous pouvons y passer la nuit. A la télé, il y a des éclairs sans tonnerre et sans pluie.
|
Mercredi 7/3/2001
Nous avons commencé la journée par visiter la petite exposition sur Kakum, très intéressante car comme ça,
nous savons ce que nous venons voir. Donc, la forêt tropicale se divise en 4 couches, chacune avec leur
faune et leur flore spécifique. La première couche est le sol, sombre, la deuxième dont j’ai oublié le nom
reçoit aussi peu de lumière, le canopy est la troisième, à 30 m du sol, beaucoup plus lumineuse et clairsemée
et enfin la quatrième, vers 50 m., est le sommet des grands arbres. Donc, en général, les gens qui sont plus
petits que 30 m. (la très grande majorité) ne peuvent jamais observer la végétation et les animaux qui vivent
dans la couche du canopy. C’est pourquoi pouvoir étudier cette couche que quelqu’un a eu l’idée de construire
un pont de bois à cette hauteur, et que tout le monde peut maintenant l’atteindre, c’est ce qui s’appelle le
canopy walk. Bien sur, nous n’avons pu voir quasi aucun animal, hormis quelques rares papillons curieux et des
libellules. Mais on jouit quand même du bruit (plutôt du bruissement) des animaux et de la relative solitude
de la forêt, suspendu à 30 m du sol et c’était pour moi très impressionnant et très spécial, j’ai bien aimé
et Philippe aussi, même si les sœurs qui nous accompagnaient étaient des vraies papotes.
Il est aussi possible de faire une ballade de nuit mais comme c’est tout de même assez cher, et après hésitation,
on laisse tomber. On reviendra peut-être avec Sébastien.
L’après-midi et la nuit, nous l’avons passée au Hans Botel, camping-hotel lacustre avec des crocodiles
comme voisins et Ronny, un autre belge comme compagnon.
|
Jeudi 8/3/2001
Jacques nous a donné l’adresse d’une plantation de palmier et d’une usine d’huile de palme tenue par des belges
et après avoir changé de l’argent à Accra, nous y sommes allés. La route est plus longue et difficile que nous
l’avions imaginé et la circulation à Accra plus dense qu’on ne se souvenait, et nous passons la nuit en brousse,
au milieu de nulle part. Nous arrivons à la plantation le lendemain ou Denis nous accueille très chaleureusement
et très gentiment. Il nos emmène chez lui, où sa mère qui habite Kinshasa est en vacances, et nous présente sa
petite famille, 4 enfants de 8ans à 8 mois et sa femme, Thérèse.
Nous discutons beaucoup du Congo avec la maman, qui espère beaucoup que Kabila junior va redresser un peu
le pays et mettre tous les rapaces à la porte. L’histoire en dira davantage. Aussi que le pays possède de
superbes forêts et des routes qui sont vraiment en dessous de tout (12h pour faire les 180 km qui relient
le port principal à Kinshasa, par la route principale) Et pour des raisons évidentes de sécurité, nous
déconseille vivement d’y aller pour l’instant mais sûrement lorsque l’ordre sera (un peu) rétabli. L’après-midi,
Denis nous fait visiter l’usine d’huile de palme, très intéressante et le soir, nous rencontrons les autres
cadres de la plantation. Après le repas et un verre au bar du club (près de la piscine …), nous passons la
nuit dans la case de passage…
|
Samedi 9/3/2001
Photo : GODPC Ltd. Ghana
Geert, qui s’occupe de la plantation même (hors usine et production) nous fait visiter le domaine, avec les bébés
palmiers, chacun irrigué séparément, la plantation adulte et la cueillette des rafles, la forêt classée qui
borde la plantation (Kakum en moins dense) et les étangs de purification d’eau dans lesquels il compte élever
des poissons pour varier l’ordinaire et nous explique l’organisation de la récolte. L’après-midi, pendant que
Philippe entretient le camion et essaie de construire un alternateur qui fonctionne avec deux qui ne fonctionnent
pas, je profite de la piscine pour me baigner (il fait vraiment très chaud). L’alternateur n’est pas réparé,
ca ne nous empêche pas de passer une joyeuse soirée devant le barbecue que Geert a préparé.
|
Dimanche 10/3/2001
On se décide, il faut bien partir un jour. Au revoir et grand merci pour l’accueil. Nous reprenons la piste pour
Kumasi. Geert nous croise et nous montre le chemin. C’est dimanche et dans
les villages, tout le monde a mis ses beaux habits pour aller à la messe. Sur le chemin, nous visitons encore le
Shrine d’Ejitsu, très intéressant (on a pris des photos cette fois-ci),
refait selon les techniques anciennes et si tout Kumasi était comme ca il y a quelques siècles, ca devait être
vraiment très joli.
Nous arrivons à 4h à Kumasi, en passant près de la place du marché, gros stress parce que le
marché envahit les rues principales et qu’en camion, c’est dur de manœuvrer sans rien renverser, et juste à
temps pour visiter le Awakasene Palace (la résidence du roi Ashanti, que l’on peut visiter quand personne n’y est).
Lundi, nous nous promenons dans le village artisanal, très intéressant et nettement plus calme qu’à Accra, et l’on
peut voir les gens travailler, les sculpteurs à la cire perdue, comme au Burkina, les tisseurs de kente et la
fabrique de l’adinkra, très très joli. Pour la première fois, on essaie aussi la bouffe ghanéenne, Philippe la
boule de manioc et moi le riz wolof mais nous n’allons pas devenir adeptes.
Mardi, notre chemin nous emmène sur les villages autour de Kumasi, et c’est là que nous achetons nos 2 chaises
de rois Ashanti, que l’on voit sécher les tissus adinkras et le kente, (mais c’est trop cher pour nos bourses
de touristes). La chaleur est toujours torride et au retour, nous nous ruons dans un bar avec air-co (c’est
d’ailleurs un critère pour manger maintenant). Pffff, pas facile tous les jours de vivre ici :-)
|
Mercredi 13/3/2001
Le paysage redevient progressivement plus sec sur la route pour Mole National Park.
Nous arrivons le vendredi et nous nous installons. La première pensée qui nous vient à l’esprit, à Philippe et moi,
c’est Cinimatella, au Zimbabwe. La même immense falaise en terrasse qui surplombe toute la plaine. Pas besoin de
jumelles pour voir les éléphants. De nouveau, je me crois au Zimbabwe avec le ranger noir qui croit voir un lion
dans la plaine mais cette fois, c’est moi qui ai la meilleure vue (bien que je ne voie que des gazelles venues
s’abreuver).
Le matin, lever à 6h. pour une ballade à pied. On a vu des éléphants (de tout près), des cobs (plein),
des waterbocks, plein de babouins, des crocodiles (de trop près à mon goût mais il parait que ceux là ne
mangent pas les hommes. Comme tout le monde peut se tromper, je reste derrière). Le reste de la journée, nous
le passons à jouer à awele et à essayer d’arranger une ballade en voiture qui n’existe finalement pas. Rendez-vous
est pris pour une visite en camion. On y voit la même chose que la veille, tous les endroits susceptibles d’être
des points de rendez-vous sont vides. Ce n’est pas bien grave, c’est chouette quand même.
|
Lundi 18/3/2001
Nous faisons la route avec Katrijn, une gantoise rencontrée à Mole. Parlons beaucoup de la kleine academie,
à Bruxelles. Rien d’autre à dire sur le trajet, si ce n’est que la piste est très chouette avec plein de petits
villages et que nous avons fait ½ tour au Ghana pour acheter de l’essence avant de sortir du pays, la dernière
ville étant à sec. Mercredi, nous sommes à Bobo. Nous mangeons dans le centre avant d’aller retrouver Fatoumata,
qui ne nous attendait plus. Boubacar a trouvé du travail à Ouaga, il habite là maintenant.
Nous passons la soirée avec Tako (la plus grande des filles), pour qui le deuil est fini, aux bambous, pour un
concert de musique traditionnelle moyen mais bon quand même
|
haut
|
|