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Chaque village nous envoie au village suivant pour remplir nos papiers,
jusque Bougouni ou jattends philippe dans le
camion, devant le poste de police. Cest là que
Adama mappelle et minvite a masseoir à
lombre , invitation que jaccepte. Il
travaille dans un restaurant et nous discutons un moment.
Philippe nous rejoint et un peu plus tard, Rama, la
patronne. Elle, malienne et son mari, français viennent
douvrir ce restaurant il y a quelques jours. Nous
discutons toute laprès-midi et cest elle
qui, avec un de ses ami-client douanier, va nous sortir
des problèmes dans lesquels le poste frontière nous
avait mis, à notre insu. Heureusement que nous nous
sommes arrêtés là sinon, à Bamako, nous aurions du
revenir à la frontière
Le soir, Thierry (le
mari) nous rejoint aussi, nous passons une très
bonne (au propre et au figuré) soirée.
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Dimanche 5/1/2001
Thierry profite de notre déplacement pour nous accompagner à Bamako arranger ses
papiers. Encore un coup de pot car il nous emmène chez la tante de Rama, Kadjatou, qui a une grande maison avec
une grande cour au milieu, où habite toute la famille africaine : ses 2 fils mais aussi loncle, de Gao,
qui est venu rendre visite, la nièce qui a été élevée là car kadjatou na pas eu de fille
(Kadidja), les enfants de sa sur décédée (Safi et sa fille Pitchou, Mae, Mariam et Mohammed), la
grand-mère, la belle-sur, le fils de son mari décédé (et dune autre épouse) , le cuisinier,
sa femme, ses 2 filles avec leurs enfants, la bonne avec son enfant, plus encore quelques cousins, et mes
excuses pour tout oubli.
Nous sommes accueillis avec lhospitalité malienne, que nous découvrons et nous ne restons jamais seuls en ville. Achats de
tissus au grand marché avec Safi, où malgré notre accompagnatrice, les marchands nous « fatiguent », et
on emmène le tout chez le tailleur.
Dès que nous sortons, il y a toujours quelquun pour nous demander ou nous
allons.
Safi, notre guide officiel à Bamako, nous emmène aussi en discothèque mais
cest un peu décevant : même musique et même ambiance que chez nous, avec aussi une trop grande
proportion de blancs. Cest plutôt Thierry qui nous fait découvrir les petits bars avec de la bonne musique,
un peu style desert blues. Un peu de cinéma aussi, ou par hasard, le film du jour, Pièces didentité est quasi entièrement tourné à
Bruxelles
Le jour, tout le monde se retrouve dans la grande cour. La cuisine se fait à
tour de rôle, par les filles et en groupe de 2. Laprès-midi, on se tresse, le soir, les jeunes
discutent à lextérieur, sous larbre à palabres. Les habitués se retrouvent à leur « grain
». Le nôtre, cest chez Phil, ou la bière, malgré la déco, est bon marché (je suis à la bière
depuis la guinée).
Bamako et la famille, cest sympa mais ce qui nous intéresse au Mali,
cest surtout le pays Dogon et Djenné. Le hic pour
le trip en pays dogon, cest notre camion, que nous navons pas envie de laisser sans surveillance
pendant plusieurs jours. Cest pourquoi nous choisissons de le laisser à Bamako, chez Kadjatou, et de
prendre les transports en commun. Et comme Kadjatou ne veut pas nous laisser partir seul, Sanoussi nous
accompagne.
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Jeudi 18/1/2001
Nous préparons notre départ : sacs à dos au minimum, appareils photos, etc.
et
cest seulement vers 16 h que nous partons vers la gare, et de Bamako à 18h. Le bus est assez confortable,
ca va. On sarrête souvent jusque Ségou et
ensuite, dun trait jusque Mopti (ou nous dormons
?). Il y a un hic, la nuit est très froide et pour limiter les bagages, je nai pas emporté de pull.
Nous aurons loccasion de le regretter toutes les nuits jusquà notre retour
Nous arrivons à
Mopti à 3h30 du mat et heureusement, nous pouvons rester dans le bus jusquau petit matin.
6h du mat , ouille, on a mal partout et en plus, nous sommes gelés.
Au moins, ca nous donne lenvie de bouger et nous visitons Mopti pendant la matinée. De retour sur la
place, nous sommes harcelés par les petits guides mais Sanoussi nous en débarrasse. Baché jusquau
carrefour de Sévaré, et inscription au baché pour
Bandiagara à 10h30.
A lachat des tickets,
Sanoussi à entendu quil fallait doubler le prix pour les blancs, ce qui la mis en colère
(cest la première fois) mais tout sest finalement arrangé.
Ce nest jour de marché ni à Sangha, ni à Bandiagara et lattente
du départ est un peu longue.
Heureusement, nous sommes à lombre dans une cour, ce qui nous donne
loccasion dobserver les habitudes dune autre famille. Départ du baché : 16h
cest
lheure où le 17eme candidat se présente. Nouvelle discussion parce quil faudrait payer pour monter
nos sacs et Sanoussi sexplique de nouveau.
A larrivée à Bandiagara (2h30 et 60 km plus loin), de nouveau les
petits guides qui nous sautent dessus comme des mouches sur un caca frais. Sanoussi, encore lui, sen tire
en appelant quelquun qui lui a été recommandé et discute habilement mais fermement les prix.
Japprend lart du marchandage. Le plus simple, cest de donner son prix et dire que lon a pas
plus, mais tout ca, avec les formes
Par exemple, pour éviter un guide qui nous conduirait ou il veut et
qui ne nous apprendrait de toutes façons rien du tout (cest clair que les jeunes guides voient dans les
blancs des portefeuilles mobiles), on a pas prévu la dépense dun guide, on a avec nous juste de quoi
manger et loger, sinon, on laurait bien sur pris, mais vraiment, ce nest pas possible, etc
Au moins, les discussions nous permettent de choisir notre itinéraire
et commander des noix de cola, à distribuer aux anciens des villages, en signe de respect. Rendez-vous est pris
avec le taximan pour nous déposer le lendemain au village de Djiguibombo et nous reprendre à Dourou le
mardi.
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Samedi 20/1/2001
Nous arrivons à Djiguibombo où nous sommes accueillis par le comité des sages encore
assez frais. Salutations (facile à suivre, la langue change mais les intonations restent) et bénédiction de
bienvenue. Le chef du village (chef temporel, qui gère les détails pratiques du village. Il existe aussi un
chef spirituel, le Hogon, mais que lon ne rencontre pas dans le village même) délègue son jeune frère
pour nous guider. Celui-ci nous montre la toguna, case ouverte soutenue par des piliers, et qui serait le
premier endroit ou lancêtre du village a construit, les cases de menstruations, où les femmes se
retirent au moment des règles (ca doit servir de vacances. Au moins les femmes dogon en ont).
Laprès-midi, après une ballade qui se termine par une escalade dans
les rochers, nous arrivons à Keni-Kombolé. Là, les
habitants ont petit à petit abandonné la falaise pour le plateau, lorque la menace dêtre capturé pour
lesclavage ou la guerre a disparu. Mais les ruines
des falaises se visitent, et en bon touriste, cest
ce que nous faisons. Greniers traditionnels, maisons,
greniers des thélèmes ( ?) (pygmées ?) qui habitaient
la falaise avant les dogons.
Au retour, nous rencontrons un vieux monsieur, qui a fait la guerre en France et qui se
souvient encore de son numéro de matricule (etdautres choses encore). Jadmire quil
ne soit pas rancunier contre les Français, mais il est content davoir de la visite (ici, tout le monde
pense dabord que nous sommes français et au Mali, les Français sont bien vus).
Le même jour, nous visitons encore Telly et nous passons la nuit là-bas.
Le lendemain, nous arrivons à Endé, où tout à lair davoir
été fait pour être acheté. Il faut dire que
lartisanat est beau, mais ca sent un peu
lattrape touriste. On peut également rencontrer le
Hogon (mais après discussion quelques jours plus tard,
cest peut-être un vieux que lon a mis là en
vitrine, car nous ne sommes pas censés voir le Hogon).
De toutes façons, il est bien gentil mais il ne parle
pas beaucoup.
La paresse na plus de limite, le lendemain, cest en charrette que
nous faisons les quelques kilomètres qui nous séparent
de Yabatolon et ensuite du marché de Benimato.
Au marché, nous rencontrons le boucher, chrétien, qui va nous préparer un jambonneau
rôti pour le soir. Ouah, une aubaine. Comme il a une espèce de campement, nous nous décidons pour passer
la nuit chez lui. En fait de campement, cest sur des nattes que nous passons la nuit mais par contre,
laccueil est très chaleureux (au contraire de la nuit qui, elle, est glaciale, venteuse et un peu dure
pour nos vieux os) et le repas est le meilleur que nous ayons fait sur ces 4 derniers jours (dans tous les autres
villages, la carte est la même, et pas très fournie : pâtes, riz ou couscous sauce tomate). Le village
lui-même est accessible après une bonne heure descalade (alors que le marché est sur le plateau)
et donc moins habitué au tourisme.
Le lendemain, cest une marche de 8km dans les rochers qui nous
attend et nous nous levons à laube pour profiter de la fraicheur. Cétait une bonne idée car
Sanoussi est hors dhaleine. Et cest la fin de
notre ballade dans le pays dogon.
Taxi jusque Mopti, nous achetons 5 places pour nous 3 dans le bâché pour Djenné, notre
prochaine étape. Bien sur, ce rachat donne droit à des discussions. Et bien sur aussi, tout le monde finit par
être daccord (merci Sanoussi, on peut dire que tu prends nos intérêts à cur). Pas
délectricité à Djenné, cest donc dans le noir que nous faisons notre première visite. Le
lendemain matin, nous visitons la ville, très calme et darchitecture très homogène.
Pour Philippe le photographe, cest le paradis. Les jeux dombre et de
lumière sur les murs de bancos, les portes ouvertes sur les cours et les escaliers qui montent aux terrasses
linspirent (et finalement, moi aussi je my mets). Les enfants prennent la pose pour se faire
photographier (50 Cfa, pas de discussion). Nous nous arrêtons lorsque nous avons mal aux jambes.
Cest une américaine de New York qui nous dépose au carrefour de
la route pour Ségou-Bamako, ou nous prenons le bus de ligne après une petite heure dattente (un exploit
depuis notre expédition en transport en commun). Ca sappelle Afrique sans frontière.
Première halte du bus, trois types bizarrement habillés montent. Après la première seconde détonnement, nous reconnaissons
leur accoutrement de chasseurs (jai bien envie de prendre une photo mais je nose pas. On dit
quil ne faut pas bousculer un chasseur sinon il
pourrait vous jeter un sort et je nai pas envie de
tomber sur un susceptible. Tant pis pour moi, je ne sais
pas encore que les chasseurs sont des poseurs et
quils sont très fiers de sortir de
lordinaire). A la halte suivante, nous nous rendons
compte que le bus est quasi rempli de chasseurs. Ils se
rendent à Bamako ou à Ségou pour la première
rencontre des chasseurs dAfrique de lOuest,
qui commence vendredi (nous sommes mercredi). Chouette,
nous serons à Bamako juste à temps pour
lévènement.
Nous descendons à Ségou, et passons la nuit chez la tante de Sanoussi,
Fatima. Hou, jallais oublier, le soir, nous
assistons à ce que nous prenons pour un petit spectacle.
Une femme danse dienne kloge (danse de diable) de
manière assez hachée au son des djembés et balafons.
La musique commence doucement, puis à un moment
saccélère rapidement pendant que les mouvements
de la femme sont plus saccadés et violents. Elle essaie
dentrer en transe. Comme ca ne marche pas, la
musique sarrête et recommence doucement. De temps
en temps, elle fait se lever quelquun. Après
peut-être une quinzaine dessais, elle se lance sur
moi (je le sentais, il y a 2 blancs dans
lassistance, il faut forcément que ce soit eux qui
la fasse passer en transe). Bon sang, quest-ce que
je suis sensée faire ? Je naime pas ca. Mais des
femmes dans lassistance me disent de me laisser
faire et quil ny a pas de problème.
Cest une séance de guérison, jai compris
maintenant. Elle me voit, elle me sent en elle
Effectivement, quand on sait comment ca se passe,
il ny a pas de quoi être impressionné. Un infirme
sapproche delle et lhôte de la fête
demande à la guérisseuse de faire quelque chose pour
son ami. Je retourne à ma place. La danse est terminée,
les guérisons vont commencer. Nous rentrons nous coucher
Nous visitons rapidement Ségou le lendemain, surtout les berges du
fleuve Niger. Sanoussi retrouve de vieilles connaissances
et vers midi, nous reprenons le bus pour Bamako .
Fin de lexpédition en transports en commun du Mali. Nous rentrons chez Kadja, à Bamako.
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Vendredi 26/1/2001
Cet après-midi, au stade omnisport Modibou Keïta ,
cest le coup denvoi des rencontres des
chasseurs dAfrique de lOuest.
Lévènement est dimportance. Même la
ministre française de la culture sest déplacée.
Nous y allons à 5, Sanoussi, Bouba, Bavier, Philippe et
moi. Le stade est déjà plein lorsque nous arrivons,
vers 15h30.
Et devinez quoi ? A 16h, à lheure
prévue (si si, nous sommes encore en Afrique), les
chasseurs arrivent, regroupés par pays et par région.
Du Burkina, du Sénégal, de Guinée, de Niger, de Zinder
et bien sur des différentes régions du Mali, ils sont
tous venus. Nous sommes un peu loin et Sanoussi, notre
ange gardien, se débrouille pour nous faire entrer dans
le stade pour prendre des photos. Il ny a
quen Afrique quon peut voir ça, des
particuliers pouvoir circuler quasi librement dans le
stade et prendre toutes les photos quils veulent.
Cest là que je découvre que les chasseurs adorent
se faire prendre en photo (ici, on dit des poses).
Cest coloré. Parfois odorant. Cest seulement
lorsque jarrête de regarder mon appareil que je me
rends compte que les serpents que je viens de prendre en
photo sont à 50 cm de moi
allons voir plus
loin
Nous essayons de
trouver David
parmi les chasseurs mais il y a
trop de monde, et le stade est trop grand. Nous essayons
de le piquer à la sortie, près de sa voiture mais il
est si populaire que cest tout un fan-club qui
lentoure et ses «gorilles» lui ouvrent le chemin
à la menace du poignard. Moi, je crois quils sont
sérieux et je prends mes jambes à mon cou, en ouvrant
des yeux effrayés, si bien que lun s'excuse. Vous
pouvez rire, mais je voudrais vous y voir, des milliers
de types plus effrayants les uns que les autres, qui
passent leurs temps à jeter des sorts, bons ou mauvais
vous entoure et lun deux arrive en roulant
des yeux terribles et en levant un bras armé et vengeur
OK , peut-être je suis une trouillarde
De toutes façons, on
narrivera pas à prendre des photos de David en
habits de sorcier
retour à la maison, ou nous
passons la soirée à discuter lévènement.
Philippe et moi sommes passés à la télé en direct et
cest la petite Aïcha qui nous a vus la première.
Tout le monde a crié « cest Philippe et Danielle
»
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Lundi 29/1/2001
Nous ne pouvons pas rester éternellement. Après de longs au revoir, nous repassons
à Bougouni, pour aller au Burkina par Sikasso. Adama
nous reconnaît de loin (bien que nous ayons déjà garé notre camion). Sa famille est à Bobo et il a vraiment
envie de revoir sa grande sur, quil na pas vue depuis longtemps. Aussi, il nous accompagne le
lendemain. Nous roulons de midi jusquà 21h lorsque nous arrivons chez sa soeur, Fatoumata. Mais mauvaise
nouvelle, son mari est décédé, il y a un mois.
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